La maison ne possède de japonais, que quelques singeries grossières : Tatami, Shoji, une Engawa peu évidente… En y allant pour la énième fois, j'ai enfin vu que l'ancien lavoir vernaculaire voisin en est bien plus proche.
Le toit se traduit en japonais par « Yane » La traduction littérale de « Yane » est : « La racine de la maison » Dans ce sens, la racine désigne donc la justification de la maison, dont le rôle est la protection. La racine est donc le toit.
Sous un toit protecteur, une(des) enveloppe(s) libre(s), limitée(s) par des murs rideaux. Une idée développée par Jean Nouvel, pour rassembler l'hétérogène :
TOIT UNIFICATEUR
Dans plusieurs de ses projets, Jean Nouvel installe une immense toiture sous laquelle sont disposés des éléments hétérogènes. Cette constance topologique n'a rien d’une manie stylistique. Dans le cas du musée Reina Sofia de Madrid ou du Centre de culture et de congres de Lucerne, la toiture est l’élément unificateur des différentes parties d'un programme disparate. Cette unification est rendue nécessaire car, pour ne pas s'imposer violemment dans le contexte, le programme est souvent réparti dans des volumes distincts qui, s'ils n’étaient pas réunifiés par l'ombre d’une grande toiture, composeraient un bâtiment fragmenté. La toiture sert aussi a intégrer des éléments qui, sans cela, lui resteraient extérieurs : a Guadalajara, le paysage envahit le bâtiment qui ne doit sa cohérence qu’a sa couverture ; à Périgueux, le toit réunit plusieurs strates temporelles en un ensemble cohérent, tout en maintenant leur lisibilité respective.
Ces vastes toitures débordent souvent sur l'espace public et permettent à l’architecture d’inclure en elle-même la ville et son énergie : comme à Madrid, au palais de justice de Nantes, à Lucerne ou au Stade de France de Saint-Denis où une place publique, dotée d’une couverture mobile, se transformait en discothèque urbaine durant le week-end. Ce principe rejoint ici une autre récurrence du travail de l'architecte : la fabrication de lieux urbains dans les limites de ses bâtiments, comme la "place des écrans" du Palais des congrès de La Corogne ou la place du quartier Prague Arena.
Les fondations sont réduites à leur plus simple expression : des pierres plates sur lesquelles s'appuient les pilotis soutenant le plancher.
Les shoji, parois de papier qui forment un écran symbolique avec l'extérieur, ont une ossature en bois légère et rythmée. Ce rythme est présent dans les baies à petits carreaux, pourtant sacrément connotées. Une des formes du mur rideau.
Côté extérieur des shoji, une engawa − terrasse ou véranda − est le lieu où il est impossible de répondre à la question de savoir si l'on est dedans ou dehors. Elle peut être doublée par une circulation bois, côté intérieur des shoji. La séparation dedans − dehors est estompée.
Je ne décris pas les étapes qui ont conduit à ce résumé.
Dernière modification : 2024-11-28
rsync est drôlement puissant quand il s’agit de sauvegarder.
Dernière modification : 2025-01-11